As tu vu des cadavres ?



Pour la cueillette de cadavres, c'est toujours la saison pour l' ami Nestor. Dans la plupart des romans, il en déniche toujours plus ou moins un (et moins que un, c'est combien ?). J'ai volontairement exclu les "120, Rue De La Gare" (p 15, la mort de la Globule) et "Gros Plan Du Macchabée" (p 13, l' empoisonnement de Favereau) de ce pan de l'étude car, dans ces deux romans, les futurs macchabées meurent devant Nestor et il ne les trouve pas au débotté. A contrario, j'ai quand même comptabilisé "Corrida..." bien que cézigue découvre un presque cadavre en train d'agoniser...

  Sur les 23 romans, Burma le chasseur (avec lui, on ne connaît pas l'ennui du chasseur...) est donc bredouille seulement 6 fois. Ça vous pose un détective, ça ! Et il pousse la coquetterie, l'animal, à en débusquer plusieurs dans certains romans : 2 souvent, 3 assez souvent et même jusqu'à 4 dans " L'envahissant cadavre...", et en outre, quelquefois, il en a 2 simultanés, le veinard !

  Et, ça nous fait combien de macchabées dégottés, ma bonne dame ? Je pourrais dire 30, 35, 36 (chandelles comme les coups sur sa caboche) et c'est 37 !

Pour les pinailleurs de La Tour Pointue, les circonstances atténuantes de chaque découverte :

 

"Le psychiatre gisait sur le tapis, sa tête et ses épaules baignant dans le sang. Sa peau revêtait une teinte de mauvais aloi" (p 67).

  "Rien d'étonnant à ce qu'on ne l'eut pas entendu, ces derniers jours, M.Robert Beaucher-Bernard ! Il était là, allongé de tout son long, attendant la mise en bière, et déjà vert de colère parce que Robiot tardait à rappliquer." (p 77).

  "M.Maillard en personne, raide comme un morceau de bois. Pour une rue tranquille, c'était une rue tranquille. Je ne connaissais même véritablement que la Morgue pour rivaliser de tranquillité avec cette rue" (p 104).



  "...Raide comme un bout de bois, il chut en avant, soulevant, lorsqu'il heurta le plancher, un nuage de poussière. Entre ses deux épaules luisait le manche d'un couteau. D'une nuit fertile en cadavres, c'était le troisième. C'est-à-dire le commencement de l'infini" (p 82).

  "... Elle voisinait avec des vêtements : veston, pantalon, souliers, etc... Et rien de tout cela en boule, mais dans le sens horizontal, en ordre, et paraissant contenir quelque chose  de raide. Et envoyez la viande ! Un macchabée de plus, un !" (p 167).

  "...Le rictus crispé qui lui soulevait les lèvres permettait de s'en rendre compte tout de suite. Pastilles du sérail et parfums d'Orient réunis, c'était lui qui puait. Il était aussi mort qu'un ragoût de mouton." ( 9).

  "...Il ressemblait out à fait, expression de souffrance en plus, à la photo remarquée le matin même sur le bureau de son père et c'était le troisième air, celui de la "Marche Funèbre", qui était le bon." (p 41).

  "...Il était là, nu, moitié sur le lit, moitié sur le parquet poussiéreux, baignant dans son sang, la tête presque détachée du tronc par un expert coup de rasoir.' (p 172).

  "...La quarantaine, plus ou moins dépassée. Maintenant, il n'irait pas plus loin... (p 97).

  "...Croix de bois. Pas de croix de bois ? Dommage. Et deux croix de bois, deux. J'enjambai Miret, puis Chassard et..." (p 188).






  "Pour un vampire, il n'avait pas tellement saigné. On n'avait pourtant pas lésiné sur la ferraille, à la distribution. Trois pruneaux, à première vue..." (p 62).

  "...Elle n'exciterait plus personne, désormais. Les employés de la Morgue, en dépit du métier qu'ils ont choisi, ne sont pas nécrophiles..." (p 103).

  "...Ce n'étaient pas des chiffons. C'était, aussi, une sorte de mannequin. Pas rose. Mais pas plus vivant." (p 154).



  "...le père Samuel ressemblait aux illusions des pauvres bougres qui venaient chez lui convertir leurs souvenirs en un morceau de pain. Il était aussi mort qu'elles. Peut-être même un peu plus." (p 10).

  "...N'entendant pas de bruit en écoutant à la porte, n'en entendant pas davantage lorsque j'avais pénétré dans ces ruines abandonnées, j'avais fait mon deuil de Maurice Badoux. Deuil était le mot juste." (p 131).



  "...Ce n'était pas lui qui ronflait. En admettant que cela lui soit jamais arrivé, cela ne se renouvellerait plus. Jamais plus." (p 29).

  "...Saint-Antoine de Padoue, dont on célèbre la fête aujourd'hui, faites trouver à Nestor Burma les cadavres qui lui sont aussi nécessaires que l'oxygène. Mais, sacré nom de Dieu ! et excusez-moi, mon saint, je me serais bien passé de celui-là..." (p 108).


   "Calme et paisible rue de Nevers. LA tour de Nesles et Marguerite de Bourgogne. Dans un sac de jute, comme Buridan. Entre deux poubelles, véritables demoiselles d'honneur. Taxi ! En voiture !" (p 191-192).




  "J'ai marché sur quelque chose... Quelque chose qui porte bonheur... Eh ben, merde, alors ! Il reposait sur le dos, plus ou moins en paix, parallèlement au plumard, les pieds à la tête et la tête aux pieds..." (p 52).












  "...la trotteuse de la toquante poursuivait sa ronde circulaire autour du cadran. De la femme et de la montre, la montre seule vivait." (p 169).














  "...Son pouls était imperceptible et elle respirait faiblement, encore que sur un rythme saccadé, comme si elle se dépêchait. Elle pouvait se dépêcher. Elle n'en avait plus pour longtemps." (p 44).


"... Pour si loin qu'un journaliste pousse la conscience professionnelle, je n'en connaissais pas encore de suffisamment fortiches pour pondre des articles sur leur propre décès." (p 90).



  "...Jamais. Victime d'un pogrome à l'échelle individuelle, il était aussi mort que s'il sortait d'un four crématoire." (p 165).
















  "Ce n'était pas un ballot de vieux chiffons qui empêchait le battant de s'ouvrir entièrement. La canadienne, le veston, le gilet, le falzar et les pompes que j'apercevais, étaient en trop bon état pour être destinés à la poubelle..." (p150-151).


  "...Je ne savais pas encore s'il y avait vraiment un macchabée sous la terre battue de la cave, mais il y en avait un dessus. Un mignon cadavre à sale bobèche et en uniforme de salutiste. Lessivé à coups de pétard..." (p 227).


  "...Car, la dernière fois que j'avais vu Demessy, il était moins pâle et plus nerveux. Il est vrai que depuis..." (p 103).


  "...mais il fallait respecter la tranquillité des autres locataires de cette maison bourgeoise. Et on pourrait avoir des ennuis, en effet, si la voyante, désormais, n'en avait plus aucun..." (p 125).




  "... Très jolie baignoire. Elle est dans sa baignoire. Ses très jolies jambes ont conservé leur galbe, mais il ne reste plus besef de sa très jolie figure."  (p 186).







  "...Je jetais un oeil sur son contenu. Un oeil seulement. Parlez d'une cocotte-minute ! A demi plongés dans ce qui devait être de la chaux vive, j'aperçus un bras, une jambe et une tête. La tête de ... Oh ! bon Dieu ! En dépit de son début de momification , je reconnaissais ce visage..." (p 142).










  "...il n'y a, par extraordinaire, qu'une seule femme, chez Fred Baget, étendue sur un divan bas, dans une petite pièce reculée à destination mal définie. Elle n'est pas nue, mais elle est morte." (p 9).

   "...Un homme est étendu à plat ventre sur le parquet. Il est seul. Et mort. Ou pas loin..." (p 149-150).


  "...Moi, je suis arrivé à un stade où plus rien ne me surprend. C'est ainsi que je considère sans étonnement, au fond du puits, le cors recroquevillé d'un homme qui n'est vraisemblablement pas là parce qu'il a fui à notre approche..." (p 200).



  "... que je cligne des yeux sous son action. Des trois bipèdes qui sommes ici, je suis le seul à  qui ça produise cet effet. Honneur aux dames. Je regarde d'abord la femme..." (p 14).


  "...Et le corps m’apparaît. Pas en entier. En partie seulement. la chair putréfiée compose avec le tissu pourri des vêtements un magma innommable..." (p 121).


  "...nous découvrons enfin Huguette de Mèneval. Elle ne mènera plus rien du tout maintenant. Elle est morte..." (p 205).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire